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AISNE
Laon

Laon occupe une situation exceptionnelle sur un plateau isolé qui domine la plaine champenoise d'une centaine de mètres. 

Derrière ses remparts, la ville, bien que fort endommagée par la dernière guerre, conserve des trésors d'architecture comme la cathédrale Notre-Dame et le Palais épiscopal, ainsi que de nombreuses rues désuètes bordées de demeures du xvème au xviiième siècle. Son Musée d’Art et d’Archéologie (32, rueGeorges Ermant) abrite une fort belle collection de toiles des xvième et xvIIème e siècles, que l'on doit en particulier aux frères Le Nain, originaires de Laon, et à Quentin de LaTour.  De même,  la bibliothèque (située dans l’ancienne Abbaye Saint-Martin) est l'une des plus riches de province, principalement pour ses miniatures et ses manuscrits carolingiens. Elle conserve notamment un autographe de Marc Lescarbot.

Le père jésuite Jacques Marquette, missionnaire explorateur du Mississippi, qui a donné son nom à une ville, à une rivière et à une université des États-Unis, est né  dans cette ville de Laon en 1637.

En 1654, à l'âge de dix-sept ans, il entre au noviciat des Jésuites à Nancy, puis étudie successivement à Auxerre, Reims, Charleville, Langres et Pont-à-Mousson. À partir de 1658, il fait part à ses supérieurs de son désir de devenir missionnaire au Canada. Permission qui lui est enfin accordée en 1666.

Monument en l'honneur du Père Marquette

Monument en l'honneur du Père Marquette

Il se dit lui-même peu porté par tempérament vers les études théologiques et théoriques, « sciences spéculatives » pour les quelles il manque effectivement de capacités.  Par contre, son sens pratique est très développé et il est particulièrement doué pour les langues. Il parlera bientôt couramment une douzaine de dialectes amérindiens.  Ces qualités ainsi que son esprit d'aventure font de lui un missionnaire d'élite. Il est le fondateur de missions avancées à l'intérieur des nouveaux territoires explorés, telles la mission Saint-Esprit à l'extrémité occidentale du lac Supérieur ou la mission Saint-Ignace sur la rive nord du détroit de Michillimakinac.

C'est à Saint-Ignace qu'il reçoit, en 1672, Louis Jolliet, chargé de la reconnaissance de la vallée du Mississippi.  De concert, le missionnaire et l'explorateur entreprennent leur grand voyage au printemps et descendent le Mississippi jusqu'à la frontière de l'actuelle Louisiane.

Bien qu'atteint par la maladie à la suite de ce voyage, Jacques Marquette décide néanmoins, en 1674, de poursuivre son action missionnaire dans les régions nouvellement découvertes.  Sa santé trop précaire ne supportera pas ce nouveau voyage et, après avoir une dernière fois prêché le carême sur les bords de l'Illinois, il meurt en pleine forêt le 30 mars 1675.

À Laon, un quartier (le « village Marquette »), une rue, une place et une plaque rappellent le souvenir du père Marquette.  D’autre part, un monument lui est consacré, dans un square, rue de la Libération. Ce bas-relief en bronze porte cette inscription : « Le soleil n'est jamais aussi éclatant, ô  Français, que lorsque tu viens nous voir », exclamation d'un vieil homme de la  vallée du Mississippi lorsqu'il vit arriver le père Marquette.  

Deux autres habitants du Laonnais ont quitté la région pour s'établir au Canada: Guillaume Daoust, natif de Sissonne à l'est de Laon, qui s'est établi à Lachine où il a pris femme en 1686 et a fondé une nombreuse famille et Robert Desforges dit Picard d'Athies-sous-Laonqui s'est marié à Beaupré en 1758.

AISNE
Charly-sur-Marne, Bassevelle : lieu-dit« Les Groseilliers »

Le célèbre Médard Chouart des Groseilliers, dont les aventures et les revirements d'allégeance, en compagnie de son rusé beau-frère, Pierre-Esprit Radisson, défrayèrent pendant plus de trente ans la chronique canadienne, doit son nom à la petite ferme des Groseilliers où il est né en 1618. On peut encore voir aujourd’hui le modeste bâtiment à un étage enduit de chaux où Médard a passé son enfance au lieu dit «les Groseilliers» dans la commune de Bassevelle limitrophe de Charly-sur-Marne.

C’est ce pendant à Charly-sur-Marne, dans le hameau de Drachy, qu’il faut chercher l’église où Médard Chouart des Groseilliers a été baptisé. C’était à l’époque la paroisse dont dépendait la ferme des Groseilliers. Elle a été depuis desaffectée, et est devenue une maison d’habitation. 

Médard Chouart des Groseilliers se rendit probablement très tôt au Canada, puisque nous le trouvons en 1646 soldat dans la mission jésuite de Huronie. En 1647, il entre par un premier mariage dans la famille du gouverneur d’Acadie, Charles de Saint-Étienne de la Tour, et lui rend visite en 1653. Il semble que l'intérêt de Médard Chouart des Groseilliers pour la baie d'Hudson date de cette rencontre. Toujours est-il qu'en 1655, la Huronie avait été dévastée par les Iroquois et le trafic des fourrures était interrompu.  Il entreprit alors un premier voyage vers l'ouest dans le but de découvrir de nouveaux approvisionnements de fourrures et d'explorer le territoire canadien. Son premier voyage le conduisit jusqu'aux abords du lac Michigan en passant par le lac Huron et le lac Saint-Clair.

Puis son beau-frère, Pierre-Esprit Radisson, qui allait désormais être le compagnon et le narrateur de toutes leurs aventures, l'amena au-delà du lac Supérieur.

Ils ouvraient ainsi la voie aux trafiquants de la colonie, évitant à cette dernière la ruine économique causée parle désastre de la Huronie. Simultanément, ces deux   voyages apportaient des connaissances indispensables sur le sud et l'est de la baie d'Hudson.

Cependant,  le gouverneur Pierre de Voyer d'Argenson, en de hors de qui toute l'affaire avait été menée, fit d'énormes difficultés aux deux explorateurs qui décidèrent alors, intérêt faisant loi, de passer au service des Anglais. Le moment était crucial puisque l'enjeu était la possession d'une grande partie du continent et du commerce des castors. Les Anglais, de leur côté, eurent l'habileté d'en comprendre immédiatement le prix.  Aussi, dès 1670, la Compagnie de la Baie d'Hudson, société anglaise par actions,  dotée de pouvoirs gouvernementaux et de droits territoriaux dans une grande partie du nord du continent, voyait-elle le jour.

Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers,  en bons trafiquants - mercenaires, entreprennent alors de fréquents voyages à la baie d'Hudson. Ils y fondent plusieurs postes de traite, à la grande inquiétude de la colonie française qui comprend trop tard son imprudence.  Pour ne pas être en reste, les Français envoient immédiatement le père Charles Albanel et Paul Denys de Saint-Simon à la baie d'Hudson.  Le père Albanel est fait prisonnier par la Compagnie de la Baie d'Hudson.  Jouant à fond son rôle d 'émissaire français, il réussit à émouvoir les deux transfuges qui repassent bientôt au service de la France. Cette fois-ci c'est pour le compte de la Compagnie du Nord, fondée sur ces entrefaites par Colbert en 1682.  Fidèles à leur entreprise, si ce n'est à un gouvernement, des Groseillers et Radisson reprennent donc une fois de plus le chemin de la baie d'Hudson pour piller les comptoirs anglais qu'ils avaient établis quelques années plus tôt.

Cependant, les aventures de nos deux gaillards n'étaient pas terminées.  La colonie n'était pas prête à les laisser profiter seuls des bénéfices de cette entreprise.  Il fallut venir en France pour juger l'affaire. Médard Chouart des Groseilliers et Pierre-Esprit Radisson apprirent alors qu'une plainte avait été déposée contre eux par le gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, le duc d'York, dont Louis XIV soutenait la politique.

Lassé des perpétuelles intrigues françaises, le philosophe Médard Chouart des Groseilliers rentra chez lui “cultiver son jardin”, tandis que le pragmatique Pierre-Esprit Radisson retournait au service des Anglais, qui, eux, au moins, avaient le sens des affaires.

AISNE
Saint-Quentin

La ville, construite à flanc de colline,  sur veille le canal de Saint-Quentin qui relie, depuis le règne de LouisXV, le bassin de la Somme au bassin de l'Oise. Saint-Quentin, qui a beaucoup souffert pendant la guerre de 1914-1918, est la ville natale du père Charlevoix (1682). Ce dernier appartenait à une famille de notables et comptait parmi ses ancêtres des maires et des échevins. L'Hôtel de Ville, avec sa façade de style gothique flamboyant, évoque bien cette famille de la vieille noblesse de robe. À l'intérieur, la salle du Conseil,  où siégèrent les ancêtres de Charlevoix, rappelle la richesse de cette grosse ville commerçante, spécialisée dans l'industrie des textiles.

Pierre-François-Xavier de Charlevoix fit d'abord ses études au collège des Bons-Enfants dont les bâtiments actuels ont été reconstruits au XIXe siècle. Il entre, à  seize ans, dans la Compagnie de Jésus et fait, en 1709,  son premier voyage au Canada pour enseigner la grammaire au collège des Jésuites de Québec.

C'est à cette époque qu'il rédige un mémoire sur les problèmes frontaliers de l'Acadie. Il y discute avec brio les clauses du traité de 1713 qui cède l'Acadie aux Anglais. Sa connaissance de la question lui vaut, en 1719, une mission de confiance: sur ordre du Régent, il doit essayer de vérifier l'existence d'une mer située à  l'ouest entre l'Amérique du Nord et l'Orient.

Son voyage vers l'ouest commence en mars 1721. Il parcourt en canot la région des Grands Lacs. Ses notes et ses calculs, d'une grande précision, permettront plus tard au cartographe Bellin de publier des cartes plus documentées de cette région. Par l'Illinois et le Mississippi, il gagne ensuite la Nouvelle- Orléans.

De retour en France, il préconise la création d'une mission chez les Sioux qu'il estime, d'après ses calculs, assez proches de la mer de l'Ouest. Cependant, il ne retourne pas au Canada. Ses notes de voyages, reprises sous forme de lettres et adressées à la nièce de Madame de Montespan, constituent l'un des journaux les plus importants de la littérature historique de l'Amérique du Nord.

Il rédige ensuite un essai sur les Amérindiens d'Amérique du Nord, puis une Vie de Marie de l'Incarnation.  Son œuvre principale, publiée en 1744, Histoire et Description Générale de la Nouvelle-France,  est un livre unique par sa documentation.  Il comprend une description historique, géographique, ethnographique et botanique de la Nouvelle-France.  Il fut extrêmement lu à son époque et constitua longtemps une référence de base, en particulier dans les milieux gouvernementaux anglais.

AISNE
Vervins

L'un des personnages les plus attachants et les plus colorés des débuts de la Nouvelle-France, Marc Lescarbot, premier écrivain et premier poète du Canada, le   joyeux compagnon d 'expédition de Samuel de Champlain et de Jean de Biencourt de Poutrincourt, est né à Vervins en 1570.

Séduisant et cultivé, humaniste et humoriste, poète et homme de loi. Tel était Marc Lescarbot, cet avocat plus épris de Malherbe, de Ronsard ou de Montaigne que de procédures. Un homme à mille facettes qui devait marquer de sa verve brillante et facétieuse les débuts du Canada. Car l'humaniste (il sait le grec et 'hébreu) est doublé chez lui d'un homme d’action. Lassé par la perte de plusieurs procès, il décide de se lancer dans la plus grande aventure concevable à cette époque : la traversée de l'océan. Un de ses clients, Jean de Biencourt de Poutrincourt, associé aux entreprises canadiennes du sieur Pierre Dugua de Monts, lui offre de les accompagner en Acadie. Après avoir composé un poème d'adieu à la France où l'ironie (trait dominant de son caractère)  côtoie l'émotion la plus sincère,  notre héros s'embarque à La Rochelle en 1606. Arrivé à Port-Royal,  il y passe l'hiver, apportant avec lui son inaltérable bonne humeur qu'il communique à ses compagnons.

Il compose des vers et des pièces de théâtre et, avec Samuel de Champlain, instaure l'Ordre du Bon Temps, dont chacun est à tourde rôle le chancelier chargé du ravitaillement et de la cuisine.  Aussi cet hiver passé en sa compagnie sera-t-il l'un des plus joyeux des débuts de la Nouvelle-France. Pour fêter un retour de Jean de Biencourt de Poutrincourt, il met sur pied, avec les moyens du bord, une sorte de ballet nautique, le Théâtre de Neptune.  Le dieu Neptune, en barque, entouré de tritons secoués de fou rire (les membres de la colonie déguisés),  vient souhaiter la bienvenue à Poutrincourt. Tour à tour, les acteurs chantent les louanges des chefs de la colonie et du roi, en français, gascon et souriquois.

On imagine le caractère original et burlesque de cette représentation barbaro-mythologique qui constitua, sur le bassin de Port-Royal,  la première représentation théâtrale d'Amérique du Nord. Une innovation dans le genre.

À  son retour du Canada, Marc Lescarbot poursuit sa vocation littéraire. Il entreprend une Histoire de la Nouvelle-France depuis ses débuts. La partie la plus originale est évidemment celle qu'il a personnellement vécue, ou celle dont il a entendu le récit de la bouche même des protagonistes, ses amis Jean de Biencourt de Poutrincourt, Samuel de Champlain, Pierre Dugua de Monts, François Gravé DuPont. Dans  les éditions successives qu'il publie jusqu'en 1618,  il tient ses informations de Jean de Biencourt de Poutrincourt,  notamment pour ses démêlés avec les Jésuites et les Anglais.  Malgré leur partialité, ces deniers renseignements n'en sont pas moins fort précieux pour la connaissance des débuts de la colonie.

Une partie de son Histoire est consacrée aux Amérindiens dont il a recueilli les récits et les chants avec grand intérêt. Suivant la pensée novatrice d'un Montaigne,  il estime ces “sauvages”  bien plus civilisés et plus vertueux que la plupart des Européens, mais regrette pour eux qu'ils ne connaissent pas les vertus du bon vin !

À  Vervins, où il fit ses études, les maisons construites en brique ou peintes en couleurs vives se sont élevées sur les décombres des deux dernières guerres.  Quelques monuments évoquent pourtant la ville que Marc Lescarbot a connue : l'église Notre-Dame, avec sa grosse tour-porche en pierre et brique, une maison construite à la fin du xvième place Pascal Ceccaldi…

En 1975, une rue Lescarbot et une rue de la Nouvelle-France ont été inaugurées dans les quartiers neufs de Vervins.

NORD
Condé-sur-l'Escaut

Condé-sur-l'Escaut est une ancienne place forte située au confluent de l'Escaut et de la Hayne, à quelques kilomètres de la frontière belge.

Malgré les sièges fort nombreux subis tout au long de son histoire et les épreuves de la dernière guerre,  Condé-sur-l’Escaut n'en conserve pas moins quelques beaux monuments.

Un Hôtel de Ville du xviiième siècle, surmonté d'un beffroi, clôt une vaste place d'armes. L'église Saint-Wasnon a été reconstruite en 1751, mais sa tour, qui date de xviième siècle, est telle que Louis Franquet l'a connue dans son enfance.

Louis Franquet est né à Condé-sur-l’Escaut, en 1697.  Ingénieur militaire, il fut nommé au Canada à l'âge de cinquante-trois ans, après une longue carrière en France.  Chargé de la restauration et de la fortification de Louisbourg, c'était un observateur fin et perspicace qui profita de son séjour pour étudier le Canada sous ses différents aspects.

Ses rapports de 1751, 1752 et 1753 sont un tableau très juste et très vivant de la situation économique et démographique, mais également des modes de vie de la population canadienne, acadienne et amérindienne. Il y décrit notamment les fêtes, les coutumes, les caractères, les costumes même des habitants ; narration infiniment précieuse sur son époque.

Revenu à Condé à la fin de sa vie, il peut contempler les améliorations apportées à sa ville durant le siècle écoulé et il meurt dans sa maison familiale, aujourd'hui disparue, le 12 avril 1768. Une avenue de Condé-sur-l’Escaut porte le nom de Louis Franquet.

NORD
Lille

Lille doit à sa position frontalière d'avoir subi de nombreuses vicissitudes, particulièrement durant les deux dernières guerres. Située à quelques kilomètres de la frontière belge, la capitale du Nord-Pas-de-Calais entend bien jouer un rôle de pointe dans l'Union européenne. A cet effet, un quartier d'affaires ultramoderne "Euralille" a été aménagé autour de sa gare du TGV Lille-Europe.

Le vieux Lille n'en conserve pas moins ses ruelles et quelques édifices typiques de l'époque flamande (xvième, début du xviième siècle). Après la conquête française, la ville connut un grand essor architectural et fut fortifiée par Vauban. Dernier témoin de ces fortifications, la Citadelle,  véritable petite cité militaire qui a gardé tout son caractère du xviième siècle, témoigne encore aujourd'hui de l'importance de la place forte.  Mgr. Pierre-Herman Bosquet, quatrième évêque de Québec, est né dans cette ville en pleine reconstruction (1696).

Il était originaire d'un des quartiers les plus anciens de la ville, Saint-Sauveur (à côté de l'hôtel de ville),  et fut baptisé à l'église Saint-Sauveur,  aujourd'hui reconstruite après l'incendie qui la dévasta au siècle dernier.

Ignace-François Delezenne est également né à Lille en 1717.  Il fut baptisé à l'église Sainte-Catherine (rue Royale), bel édifice des xvème - xvième siècles,  qui renferme, entre autres trésors, le Martyre de sainte Catherine, de Rubens. Ce quartier Sainte-Catherine, avec son aristocratique rue Royale, était également un secteur voué à l'artisanat d'art. C'est ici qu'Ignace-François apprit son métier d'orfèvre avant de partir pour le Canada, et d’épouser à Montréal Marie-Catherine Janson en 1748.  À la mort de son collègue d'Arras, Paul Lambert (né en 1691 dans la paroisse Sainte-Catherine d’Arras),  il s'installa à Québec et son atelier devint l'un des plus renommés du Canada jusqu'à sa mort, en 1790.

NORD
Malplaquet

Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye, le célèbre explorateur de l'ouest  canadien, avait voulu tenter une carrière militaire, suivant en cela les traces de son père qui était arrivé au Canada comme officier du régiment de Carignan-Salières.  Il servit d'abord au Canada dans les troupes de la Marine, puis décida de poursuivre sa carrière en France où il espérait avoir de meilleures chances d'avancement.

Il débarqua en France en 1708 et entra dans le régiment de Bretagne. C'est ainsi qu'il participa en 1709 à la bataille de Malplaquet,  épisode tragique de la guerre de Succession d'Espagne où l'Europe presque entière se trouva coalisée contre Louis XIV.

Cette terrible défaite amena la France au bord de la catastrophe malgré l'héroïsme des troupes françaises inférieure sen nombre. Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye y fut lui-même grièvement blessé et fait prisonnier. Lorsqu'il fut libéré, en 1710, il obtint le grade de lieutenant pour sa bravoure.

Cependant,  bientôt déçu par cette situation, il demanda à regagner le Canada et se maria, menant pendant une quinzaine d'années la vie d'un colon modèle. Ce n'est qu'en 1726, lorsque son frère fut nommé commandant du nord du lac Supérieur, qu'il commença à s'intéresser à la traite des fourrures,  puis à l'exploration de l'Ouest canadien. Deux passions qui allaient faire de lui le grand explorateur de la route des Rocheuses.

À  Malplaquet, une plaque dans l'église évoque la bataille perdue,  tandis qu’un monument commémoratif borde la route de Mons.  C'est devant le château de Blairon, à l'est de la route deMons, que se déroulèrent les combats durant les quels Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye fut blessé de plusieurs coups de sabre. Pour les passionnés d’histoire militaire, à Bavay, distant de quelques kilomètres, le musée du 11 septembre 1709 retrace l’histoire de la bataille de Malplaquet.

OISE
Chambly

Jacques de Chambly était le descendant d'une vieille famille ruinée de l'Île-de-France.  Après avoir fait ses preuves lors de la guerre de Hongrie, Jacques arrive au Canada en 1665 comme capitaine d’une compagnie du régiment de Carignan-Salières. Il participe à  la construction du fort Saint-Louis (sur le Richelieu) et prend part à l'expédition de Prouville de Tracy contre les Iroquois.

Lorsque le régiment est licencié, il rentre en France, mais revient bientôt au Canada comme capitaine d'une compagnie de la Marine. En 1672, il obtient une concession près du fort Saint-Louis où il s'installe avec plusieurs de ses soldats, lesquels vont constituer la population d'origine de l'actuelle ville de Chambly.

Nommé par la suite gouverneur de l'Acadie, il fut fait prisonnier par les Anglais. Libéré quatre ans plus tard, il ne devait plus revenir au Canada et finit sa vie aux Antillesen 1687.  Mais, geste gracieux, il avait auparavant légué sa seigneurie à sa fiancée Marie-Françoise de Thavenet, alliée aux Hertel par sa soeur. Chambly garda donc son nom, perpétuant le souvenir du jeune capitaine de Carignan.

En France, à Chambly, c'est l'église paroissiale qui évoque la famille de notre militaire ; elle a été commandée par ses ancêtres au xiiième siècle.

Chambly est jumelé avec Chambly-Québec et chaque année, de nombreux échanges entre camblysiens de France et camblysiens du Canada sont organisés grâce à l’association «Fortune du pot».

OISE
Chantilly

Château de Chantilly - exterieur

Château de Chantilly - exterieur

La foule se presse à Chantilly les jours de courses. L’hippodrome jouxte le parc et le château. La beauté de cet ensemble avec son hameau, ses fontaines, ses chapelles et son parc dessiné par Le Nôtre n'est plus à vanter. 

Les Grandes Ecuries du Prince de Condé qui pouvaient loger 240 chevaux et 500 chiens abritent, aujourd'hui, le musée vivant du cheval. Le duc d'Aumalequi fit don de ce superbe ensemble à l'Institut de France l'avait accompagné de   clauses bien précises : les collections ne quitteraient jamais le château, même pour la durée limitée d'une exposition. La présentation du château-musée Condé ne connaîtrait donc pas de bouleversements. Aussi, à travers les salles où sont entassés tant de trésors, selon un art assez peu muséologique, finit-on par être touché parle charme désuet des velours cramoisis quelque peu fatigués, des sellettes et des causeuses capitonnées de la fin du siècle dernier.  Mais, il ne faut pas s'y tromper: la richesse des collections de Chantilly est immense, depuis les vingt-cinq mille volumes et les deux mille manuscrits du Cabin et des Livres (parmi lesquels on compte Les Très Riches Heures du Duc de Berry et les miniatures de Fouquet) jusqu'aux collections du connétable Anne de Montmorency - propriétaire du château au xvième siècle - et aux souvenirs des princes de Condé qui, par la suite, y vécurent. Enfin, il faut ajouter les mille et un tableaux et objets recueillis par le duc d'Aumale à  qui l'on doit le Grand-Château néo-Renaissance construit, en 1876, par l'architecte Honoré Daumet.

Avant de retourner dans la parc dessiné par Le Nôtre et d'aller admirer l'ordonnance des façades du Petit-Châteaude Jean Bullant ( xvième siècle),  le visiteur canadien pourra rechercher, en parcourant la Galerie des Portraits, les personnages qui l'intéressent plus particulièrement. Il découvrira ainsi, parmi la série impressionnante des trois cent dix tableaux des grands personnages de la cour de François Ier, le portrait de Jean-François de la Rocque de Roberval qui fut nommé “Lieutenant Général au Pays de Canada” et chargé par le roi, en 1541, d'y fonder une colonie.

OISE
Compiègne

Le célèbre château fort, au pied duquel Jeanne d'Arc fut faite prisonnière en 1430 et que Louis XIV trouvait bien rustique, a laissé place, depuis la deuxième moitié du xviiième siècle, à une belle construction classique, oeuvre de l'architecte Jacques-Ange Gabriel, achevée par son élève Le Dreux de la Châtre.  Louis XV décida, en 1738, une reconstruction totale, que Louis XVI poursuivit jusqu'en 1785, tout en se rendant fréquemment sur place. Il habitait alors l'appartement royal, tandis que Marie-Antoinette se consacrait à la décoration de l'aile sud.

Cependant, ce fut au Premier Empire et surtout sous le Second Empire que se développa, à Compiègne, une vie de cour brillante que l'on peut facilement imaginer en visitant le Musée du Second Empire. Tout près de là, le Musée de la voiture présente une remarquable collection de véhicules anciens.   

Le château de Compiègne intéresse tout particulièrement l'histoire acadienne, puisque c'est ici qu'une décision capitale pour le sort des réfugiés acadiens fut prise par le Conseil du roi, réuni en juillet 1772.  On décida d'installer la totalité des Acadiens réfugiés dans les ports français, sur une vaste exploitation agricole entièrement financée par l'État.

Ce projet, extrêmement original dans sa conception, fut pris en charge par le secrétaire d’état à l'agriculture et aux mines, Henri-Léonard Bertin. Désirant garantir le succès de son entreprise et en faire un modèle d'exploitation rationnelle, Bertin fit appel à des spécialistes : le marquis de Pérusse des Cars, qui possédait en Poitou des terres en friche, et Sarcey de Sutières, agronome réputé, directeur de l'école d'agronomie d'Anel, près de Compiègne. Tous deux présidèrent à la conception de l'exploitation poitevine aujourd'hui connue sous le nom de Ligne acadienne. 

Deux filles du pays sont allées tenter leur chance au Canada, Christine Reynier qui s'est mariée à Trois-Rivières en 1661 et Marie Meunier qui a pris époux à Québec en 1665.

PAS DE CALAIS

Le Pas-de-Calais abrite plusieurs monuments en mémoire des Canadiens morts pour la libération de la France au cours de la Seconde guerre mondiale. A Baincthun, on peut ainsi voir une plaque pour les Canadiens tombés lors de la Libération, à Brimeux, une stèle rappelant la libération par les blindés canadiens, à Foncquevilliers une stèle dédiée aux aviateurs canadiens, et à Saulty, un monument au pilote J.A. St Denis. 

Pas de Calais
Arras

La Grand'Place

La Grand'Place

Ravagée durant la guerre de 1914-1918, Arras, aujourd'hui entièrement restaurée selon les plans de la ville ancienne, a retrouvé son visage d'antan,  celui d'une vieille ville flamande. Les célèbres Grand’Place, rue de la Taillerie et Petite Place (ou place des Héros) constituent en effet l'exemple le plus frappant de l'architecture flamande en France : vision d'un xviième siècle bourgeois, commerçant et prospère.

La cathédrale, le palais Saint-Vaast, qui abrite le Musée des Beaux-Arts et   l'ancien palais épiscopal occupé par la préfecture, appartiennent à la période classique française et ont été construits à la fin du xviiième siècle.

Au nord-est de la ville, la Citadelle, que l'on doit à Vauban,  évoque pour nous le souvenir de François-Gastonde Lévis, commandant en second du marquis de Montcalm.  Il fut nommé gouverneur d'Arras à son retour du Canada. Protecteur des arts et des lettres, il soutint l'Académie d'Arras jusqu'à sa mort, en 1785.

Une plaque dans l'église Saint-Nicolas en Cité (place de la Préfecture) rappelle la mémoire de ce grand défenseur du Canada.  Une autre plaque, placée près des fonts baptismaux de l'église Notre-Dame des Ardents, évoque quant à elle le souvenir des soldats canadiens morts pendant la première guerre mondiale.  

Au nord d'Arras, à Vimy,  un monument commémore également les 60 000 Canadiens tués sur les champs de bataille français entre 1914 et 1918. Ce monument, composé de vingt statues évoquant la France et le Canada, a été réalisé d’après les dessins du sculpteur canadien Walter Allward au milieu des années 20. 

SOMME
Amiens

Libéré par les canadiens le 31 août 1944, Amiens a beaucoup souffert durant les deux dernières Guerres. La ville a pourtant conservé son monument le plus précieux, la cathédrale Notre-Dame.

À ses pieds, le vieux quartier Saint-Leu est unique en son genre,  avec ses rues sombres et ses canaux fleuris sur les quels s'accroupissent de vieilles maisons de bois ou de brique. C'est le quartier le plus pittoresque de la ville.  On pourra, durant l'hiver, y déguster un vin chaud, dans un traditionnel bar-épicerie, ou bien aller au début de l’été, au port d'Amont, au pied de la cathédrale. C'est l'emplacement d'un fort ancien marché sur l'eau, qui se tient tous les ans, le troisième week-end de juin. Le marché se déroule comme autrefois : les maraîchers de la région (les «hortillons»), vêtus du costume traditionnel, gagnent la ville sur leurs barques à  fond plat, et vendent leurs marchandises à la criée. 

Cathédrale d'Amiens - détail façade

Cathédrale d'Amiens - détail façade

Ce quartier, aujourd’hui piétonnier est très fréquenté par les promeneurs. Le Frère Luc dont le père était teinturier rue Saint-Luc ne reconnaîtrait sans doute pas le quartier pauvre et populaire où il est né en 1614.  

En 1632, le Frère Luc, qui s'appelle alors Claude François, tente sa chance à Paris. Il entre dans l'atelier du peintre Simon Vouet chez lequel il acquiert son métier.  Après un séjour de quatre ans en Italie, il revient à Paris et travaille à nouveau avec Simon Vouet. Il obtient le titre de “peintre du roi” en 1642.

En 1644, il rentre chez les Récollets, mais n'abandonne pas pour autant sa carrière de peintre. Au contraire, il vase spécialiser dans la peinture religieuse et les tableaux d'église. Il crée de grandes compositions (épisodes de la vie de saint Antoine) et décore les chapelles des Récollets de Paris et de province. Certaines d'entre elles, comme celles de Sézanne, existent toujours.

À Paris, un carton de ses dessins est conservé à la Bibliothèque nationale, tandis qu'Amiens, sa ville natale, a gardé au Musée de Picardie quelques-unes de ses oeuvres.

Au printemps 1670, c'est la grande aventure:  il est choisi pour faire partie du groupe de six pères récollets qui gagnent le Canada pour relever les ruines de leur couvent de Québec sous la direction du père Germain Allart. Grâce à l'aide de l'administration canadienne et aux libéralités du roi, la chapelle du couvent peut être inaugurée dès octobre 1671. Cette chapelle, la plus ancienne du Canada, existe encore (chapelle de l'Hôpital Général). Les plans sont du Frère Luc, ainsi que le retable de l'autel. L'aile de la procure du séminaire de Québec est également faite d'après ses plans. Durant son séjour de quinze mois au Canada, Frère Luc connut une véritable vogue et produisit beaucoup. On trouve ses retables chez les Ursulines, à l'Hôtel-Dieu de Québec, à Verchères, à l'Ange-Gardien, au Sault-au-Récollet, et d'autres compositions à Sainte-Anne de Beaupré, Trois-Rivières, etc. Parmi ses œuvres canadiennes,  deux portraits sont également célèbres : l’un représente Mgr. de Laval, l'autre Jean Talon.

Après la mort de frère Luc, par un curieux concours de circonstances, un certain nombre de ses oeuvre françaises ont pris le chemin du Canada. Certaines d'entre elles, enlevées des églises parisiennes au cours de la Révolution, furent en effet rachetées par l'abbé Desjardins qui les revendit à la ville de Québec avec toute sa collection en 1817.

Amiens est également la ville natale de Charles Aubert de la Chesnaye, membre du Conseil souverain de Québec, qui fut anobli en 1693. Charles Aubert de la Chesnaye était né en 1632. Il arriva au Canada en 1655 comme représentant des marchands rouennais. Doué d'un grand sens des affaires, il put dès lors, grâce à  une suite d'opérations fructueuses, acquérir de bonnes terres à Château-Richer et à Sainte-Geneviève et devenir seigneur de Beaupré.  La traite des fourrures, le commerce et l'agriculture sont les trois entreprises sur lesquelles s'est édifiée sa fortune.

Par des mariages successifs, tout d'abord avec la fille de Guillaume Couillard et de Guillemette Hébert, puis avec Marie-Louise Juchereau de La Ferté, et enfin avec Marie-Angélique, la fille de Pierre Denys de La Ronde et de Catherine Le neuf,  il entre dans les familles canadiennes les mieux établies.  Dix-huit enfants vont naître de ces différentes unions.  En 1672, pour se rapprocher des cercles de la haute finance et vendre plus facilement ses fourrures, il s'installe à LaRochelle et prend des associés. Ses navires sillonnent alors les mers entre LaRochelle, Percé, les Antilles, Amsterdam et Hambourg.

Contrairement aux marchands français, Charles Aubert de la Chesnaye fut continuellement soutenu par les administrateurs de la colonie. Il plaçait la majorité de ses gains au Canada et prêtait de l'argent aux habitants. Il participa également à la création de la Compagnie du Nord qui devait concurrencer la Compagnie de la baie d'Hudson. Il était donc considéré, à juste titre, comme l'un des moteurs économiques du pays.

SOMME
Lanchères, Hameau de Poutrincourt

Jean de Biencourt de Poutrincourt, avec son inlassable énergie,  sa vitalité souriante et son enthousiasme à tout épreuve, est une des personnalités les plus sympathiques et les plus vivantes des débuts de la colonie acadienne dont il est l'instigateur. L'infatigable gentilhomme picard est né en 1557 au château de Poutrincourt (dont les ruines sont encore visibles) qui appartenait à sa famille depuis 1403. Quelques pans de murs délabrés au milieu des champs à l'arrière d'une ferme en sont aujourd'hui les seuls vestiges.

Jean de Biencourt de Poutrincourt était issu d'une vieille famille catholique. À  ce titre, il prit part aux guerres de religion dans le parti catholique et se battit dans les rangs de la Ligue au siège de Paris.  

Après la conversion d'Henride Navarre, Jean de Biencourt de Poutrincourt embrassa la cause du roi et sut, au dire de Marc Lescarbot, se faire apprécier. Cependant, les guerres de religion l'avaient ruiné. Apprenant que Pierre Du Gua de Monts avait reçut le monopole de la traite des fourrures en Nouvelle-France, il demanda et reçut l'autorisation de l'accompagner. Le plan qu'il exposa au roi était séduisant:  il s'agissait de choisir des terres susceptibles d'être la base d'une colonie agricole   qui constituerait un débouché économique et un moyen de rayonnement pour la France outre-Atlantique.

À partir de son premier voyage (1604) où il s'enthousiasme pour le site de Port-Royal et se le fait concéder au nom du roi, Jean de Biencourt de Poutrincourt va se passionner consacrer toute son énergie. Lors de son deuxième voyage (1606), Jean de Biencourt de Poutrincourt, nommé lieutenant-gouverneur de l'Acadie, ramène avec lui des recrues de choix : Marc Lescarbot, Louis Hébertet son fils, Charles de Biencourt. Dès son arrivée,  il se consacre avec son enthousiasme habituel, à la mise en place des bases de la colonie sur le modèle de la ferme picarde. Sous sa direction, les premiers bâtiments domestiques et utilitaires s’élèvent bientôt, ainsi que le premier moulin à eau d'Amérique du Nord. Avec ses compagnons, il défriche et ensemence les terres alentour, guettant avec impatience la montée des premières cultures. Lorsqu’en 1607, Pierre Du Gua de Monts voit son monopole révoqué, ce sont ces premiers fruits de la terre acadienne qui serviront Jean de Biencourt de Jean de Biencourt de Poutrincourt auprès du roi pour obtenir des encouragements et la confirmation de sa concession de Port-Royal (1608). Cependant, la cour allait,  avec les meilleures intentions du monde compliquer singulièrement la tâche de Jean de Biencourt de Poutrincourt.  En effet, les Jésuites, fort bien vus par cette dernière, avaient obtenu du roi l'envoi d'une mission en Acadie.  Jean de Biencourt de Poutrincourt craignait l'immixtion des pères jésuites dans la direction de la colonie. Il se montra donc hostile au projet et demanda au pape l'envoi d'un prêtre en Acadie, afin de prouver que la colonie n'avait pas besoin de Jésuites. Dans ces conditions, les relations entre les Jésuites et le gouverneur ne pouvaient guère être cordiales. Jean de Biencourt de Poutrincourt fut finalement desservi par ces querelles.  Il ne put bientôt plus obtenir les crédits suffisants pour le maintien de la colonie et fut même jete en prison pour dettes.  Cela ne l'empêcha pas, en 1613, de reprendre obstinément son projet initial, avec l'aide d'armateurs de La Rochelle.

À son arrivée (1614), il trouva son fort détruit parles Anglais et les quelques habitants de Port-Royal mourant de faim. Jean de Biencourt de Poutrincourt fut alors contraint de les rapatrier, tandis que lui-même, fatigué par les difficultés successives, laissait la place à  son fils,  Charles de Biencourt.  Toujours en association avec les armateurs de La Rochelle, Charles de Biencourt monta une florissante affaire de pelleteries. À sa mort, en 1624, il laissa ses biens à son ami Charles de Saint-Étienne de la Tour. En 1988, la ville de Lanchères a adopté des armoiries évoquant les armes de la famille de Poutrincourt. 

SOMME
Presles-et-Boves

Après une vie consacrée aux voyages et à la littérature, Marc Lescarbot s'est marié à l'âge de cinquante ans avec une jeune veuve, Françoise de Valpergue.

Ce mariage ne fut pas de tout repos, car la jeune femme était entièrement ruinée et ne lui apportait que des dettes. Notre vaillant manieur de plume retrouva tous ses talents d'avocat pour défendre la cause qu'il avait “épousée”,  mais il se lançait dans une suite interminable de procès ruineux qui lui empoisonnèrent l'existence. Il vécut donc la fin de sa vie à Presles-et-Boves, sur les terres péniblement reconstituées de sa femme dont les procès mangeaient tous ses revenus. Il continua cependant à s'intéresser à la Nouvelle-France et garda des relations avec Charles de Biencourt et Charles de Saint-Étienne de la Tour. Il correspondit même avec Isaac de Razilly qui l'invitait à venir d'établir à La Hève avec sa femme. A Presles-et-Boves, où Marc Lescarbot mourut en 1642, la ferme Saint-Audebert qu'il y possédait également existe toujours sous ce nom. Ses bâtiments ont été détruits durant la dernière guerre, mais des sous terrains de l’époque de Marc Lescarbot ont subsisté.

A Presles-et-Boves, une école Marc Lescarbot a récemment été inaugurée en présence d’Acadiens.

SOMME
Beaumont-Hamel

Au début de la bataille de la Somme, en juillet 1916, de nombreux Terre-Neuviens du Royal Newfoundland Regiment furent tués lors de l’assaut des lignes ennemies. Le champ de bataille, resté en l’état, est aujourd’hui connu sous le nom de «Parc Terre-Neuvien de Beaumont-Hamel». Dans ce parc, labouré de trous d’obus et de tranchées, planté d’un «arbre du danger», et marqué par la «butte du Caribou», des guides canadiens vous raconteront la bataille de la Somme et le rôle joué par les soldats Terre-Neuviens. Vous pourrez aussi y voir un monument et trois plaques en mémoire des combattants Terre-Neuviens.

Le cimetière du chemin Serre, à Beaumont, abrite 435 tombes canadiennes. Les alentours se souviennent également des Canadiens morts pour la France lors de la première guerre mondiale : un Canadien est enterré dans la nécropole du Commonwealth de Vailly-sur-Aisne ; à Le Quesnel, on peut voir un mémorial canadien ; à Caix, au Manitoba Cemetery, reposent les corps de 120 soldats canadiens ; et à Villers-Bretonneux, le cimetière militaire abrite les corps de 267 soldats canadiens.

Très émouvant est le cimetière d’Auchonvillers : vous pourrez y voir la tombe d’un Terre-Neuvien rescapé de la grande guerre et décédé en 1954, qui a tenu à être enterré là où tant de ses camarades avaient trouvé la mort. Sur sa tombe, on peut lire l’épitaphe suivante « Gone but not forgotten ».