M. Mme Stewart

Mot de Madame M. Stewart

C’est en 1980 qu’est née, sur une idée originale de mon mari, David Macdonald Stewart, la première version du Tour de France canadien.

Aujourd’hui, presque trente ans plus tard, ce guide, plusieurs fois réédité depuis, fait peau neuve. Enrichi de plus de cinq cents noms, il est paré de nouvelles photos originales et présenté dans un format plus grand et plus attrayant.

Je ne peux qu’être fière et émue de voir ce livre poursuivre une aussi longue vie éditoriale sans perdre une ride.

Comme lors des éditions antérieures, le cœur de l’ouvrage reste le même, mais l’enquête historique sur les traces des villages d’origine des familles canadiennes a été poursuivie et de nouveaux sites ont été ajoutés. Par ailleurs, des sites peu connus ou négligés lors de l’impression des versions ont été valorisés ou restaurés depuis. Le guide en a bien tenu compte. La France a pris conscience de son patrimoine canadien et en est fière. Brouage, la ville natale de Champlain, a vécu une véritable renaissance. Rochefort a transformé son arsenal en pôle culturel tourné vers l’Amérique du Nord. Châlons-en-Champagne honore Jean-Talon, et le manoir de Jacques Cartier à Saint-Malo fait partie de nombreux itinéraires canadiens en France.

Aujourd’hui plus encore qu’à l’époque où le guide fut conçu, Canadiens et Français ont plaisir à se rencontrer dans ces villes et ces villages qui célèbrent leurs origines communes. Ils s’intéressent également aux ancêtres en France, les caractéristiques des métiers qu’ils exerçaient, les étapes de leur voyage vers le Canada. À ces nouvelles questions, le nouveau guide apporte des réponses, orientant le visiteur vers les reconstitutions et les musées plus nombreux aujourd’hui en France à évoquer le quotidien des hommes d’autrefois.

Cependant, le Tour de France canadien est resté fidèle à son principe d’origine. Il offre, au fil de ses notices, un voyage hors des sentiers battus vers des centaines de sites remarquables que des liens privilégiés unissent au Canada. Ce sont les villes et les villages où les Canadiens peuvent retrouver les racines de leurs familles et de leur histoire. Cette promenade canadienne en France permet en effet de découvrir ou de retrouver les grands moments et les grands acteurs de l’histoire franco-canadienne ainsi que la multitude des destins individuels vécus en marge de la grande histoire.

Mon mari pensait que le Tour de France canadien permettrait aux Français et aux Canadiens de mieux comprendre leur histoire commune en découvrant les lieux dont ils partagent la mémoire. Les multiples voyages de retour aux sources organisés par des familles canadiennes, les rencontres qui se sont produites un peu partout en France depuis trente ans ont certainement contribué à développer une meilleure connaissance réciproque. Si les Canadiens souhaitent tous avoir l’occasion de venir un jour en France, les jeunes Français, quant à eux, sont de plus en plus nombreux à désirer partir s’installer au Canada.

Je remercie le gouvernement canadien pour son aide, sa confiance et son soutien tout au long de la réalisation de ce projet de réédition et je me réjouis de penser que cet ouvrage accompagnera encore pendant longtemps les Canadiens tentés par un voyage de retour aux sources en France.

 

Préface de Jacques Lacoursière

Chaque année, des centaines, voire des milliers de Québécois, d’Acadiens, de francophones de différentes provinces se rendent en France à la recherche de leurs racines. Des associations de familles organisent des voyages de retrouvailles. J’ai été frappé par les ressemblances physiques qui existent parfois entre des personnes qui descendent d’un ancêtre qui a quitté la France au XVIIe siècle et des Français d’aujourd’hui qui non seulement portent le même patronyme, mais aussi très souvent ont, dans leur ascendance, des personnes qui, à la même époque, étaient apparentées à celles et ceux qui ont migré au Nouveau Monde.

Un tour de France canadien n’est bien sûr pas le premier ouvrage destiné aux Canadiens qui se rendent en France. Il y a eu La France des Canadiens, Le Paris des Québécois, La France de l’Ouest des Québécois, Les Montréal de France ou encore Les Bretons en Amérique française 1504-2004. Mais l’intérêt que présente l’œuvre de madame Caroline Montel-Glénisson réside dans le fait qu’elle s’est arrêtée non seulement à l’époque de la Nouvelle-France, mais aussi aux Canadiens qui ont participé aux deux guerres mondiales sur des champs de bataille français.

Il n’y a pas que les grandes villes qui ont retenu l’attention de l’auteure, mais aussi des communes de moindre importance. Même de tout petits villages sont décrits lorsqu’il y a eu quelqu’un qui les a quittés pour l’Amérique francophone. Les noms de ces immigrants sont précisés, ce qui permet aux descendants de découvrir si une plaque, une rue ou un monument sont reliés à l’ancêtre.

Il faut rendre hommage à la Fondation Macdonald Stewart qui a permis la réalisation de cet ouvrage qui permet de découvrir les liens qui existent entre la mère patrie et le Canada. Il n’y a pas de régions de France qui n’aient des rapports avec l’Amérique francophone!

JACQUES LACOURSIÈRE

 

Préface de Louis Duvernoi

De touts les pays avec lesquels la France entretient des relations, le Canada, à n’en pas douter, occupe une place prépondérante.

Quelles que soient les vicissitudes d’une histoire partagée, la France a laissé son âme sur ce continent nord-américain qu’elle a très largement contribué à découvrir et a défricher dès le XVIe siècle.

Histoire riche en événements, trop méconnue par d’aucuns, mais ravivée et réactualisée par d’autres, plus nombreux, qui animent cette relation exceptionnelle.

Le président de la Fondation Macdonald Stewart et de la Société historique du lac Saint-Louis, à Montréal, David M. Stewart, est de ces entrepreneurs du développement d’une relation transatlantique si vivace qu’elle ne s’est jamais éteinte.

S’il est un domaine qui évolue sur le long terme, c’est bien celui des idées. Liliane M. Stewart a pris la relève. Elle a souhaité que ce Un tour de France canadien, rédigé à l’origine par Caroline Montel-Glénisson, docteure en histoire de l’Université de Paris III, spécialiste du XVIIe siècle, mêlant savamment l’art du récit avec la rigueur des faits historiques, soit mis à jour par l’auteure avec la précieuse collaboration de Simone Bédard-Sollogoub, mandatée par la Société historique du lac Saint-Louis et conseillère auprès du Comité du Mémorial de la Nouvelle-France.

Liliane M. Stewart, à qui nous devons donc cette nouvelle initative, sait bien que le temps est la chose la plus précieuse au monde; nul ne peut en effet en produire, ni vendre celui dont on dispose, personne ne sait l’accumuler, mais il appartient à quiconque de talentueux et d’entreprenant de pouvoir faire vivre et revivre ce temps insaisissable.

Ce nouveau Tour de France canadien est donc à la fois une plongée au cœur d’une histoire nourrie de recherches des souches familiales, de voyages de retour aux sources françaises, de jumelages multiples entre villes et villages du Québec et de France, de perspectives d’une coopération franco-canadienne en constante évolution et stimulée par l’accès aux moyens de communications modernes.

L’amitié entre la France, le Québec et le Canada apparaît assurément en excellente santé et ce livre en est un témoignage éloquent.

LOUIS DUVERNOIS
Sénateur des Français établis hors de France
Vice-président des Groupes parlementaires
France-Canada et France-Québec
Au Sénat de la République française